Construire un réseau de cybersécurité plus fort avec un « bouclier cyber » de la Commission européenne et de son impact potentiel sur l’avenir de la cybersécurité dans l’Union européenne.
L’Union européenne va se doter d’un « bouclier cyber »
La Commission européenne a récemment annoncé la création d’un « bouclier cyber » européen visant à mieux détecter les attaques en amont dans l’Union européenne. Lors d’une attaque cyber, il peut s’écouler jusqu’à 190 jours entre le début de la diffusion d’un malware et le déclenchement d’une attaque. Le bouclier cyber sera mis en place dans le courant de cette année et sera opérationnel dès le début de l’année 2024. Il utilisera cinq à six SoC (centres opérationnels de sécurité) dotés de supercalculateurs et d’IA pour détecter les comportements malveillants.
Un milliard d’euros
Le coût de la mise en place du bouclier cyber est estimé à un milliard d’euros, dont les deux-tiers seront financés par l’Union européenne et le reste par les États membres. À ce jour, 17 États membres ont répondu à l’appel de financement sans que leurs noms soient divulgués.
Le projet vise également à optimiser le partage d’informations et la collaboration entre les États membres de l’Union européenne en cas d’attaque. La nécessité serait d’adopter une logique d’assistance mutuelle pour répondre aux cyberattaques, tout comme la Protection civile européenne en cas de catastrophe.
Une « réserve cyber européenne »
La Commission européenne mettra en place une « réserve cyber européenne » composée de professionnels volontaires travaillant en collaboration avec les autorités et les forces nationales pour être mobilisée en cas de cyberattaque. Un centre de formation cyber sera également créé pour aider à répondre à la pénurie de main-d’œuvre dans le secteur.
Cette initiative intervient alors que la pandémie a accéléré la numérisation de l’Europe et du monde. Dans le cadre de la décennie numérique, la Commission européenne continuera de travailler sur la transformation numérique de l’UE d’ici 2030. Pour cela, elle propose également d’investir dans la 5G et la fibre de manière sans précédent, mais rappelle que les compétences numériques sont tout aussi vitales et nécessitent un leadership de haut niveau et un dialogue structuré.
Nouvel Acte européen sur les semi-conducteurs
la Commission européenne introduira un nouvel Acte européen sur les semi-conducteurs pour combiner les capacités de recherche, de conception et de test de l’UE et coordonner les investissements de l’UE et des États le long de la chaîne de valeur. L’objectif est de construire collectivement un écosystème de semi-conducteurs européen de pointe, y compris la production, pour assurer l’approvisionnement et développer de nouveaux marchés pour la technologie innovante européenne.
La Commission européenne proposera également des mesures pour faciliter et promouvoir les compétences numériques dans les écoles et l’enseignement supérieur pour répondre aux lacunes en matière de compétences et de connaissances. La pandémie de COVID-19 a montré que des compétences et une éducation numériques solides sont essentielles pour que les citoyens européens puissent bénéficier pleinement de la technologie numérique.
Ces mesures visent à renforcer la souveraineté technologique de l’UE, à améliorer sa résilience et sa sécurité, et à stimuler l’innovation et la croissance économique.
A retenir
Les points proposées pour soutenir la transformation numérique de l’UE et renforcer sa compétitivité sur la scène mondiale :
- Investissement sans précédent dans la 5G et la fibre, ainsi que dans les compétences numériques
- Nouvel Acte européen sur les semi-conducteurs pour coordonner les investissements et construire un écosystème de semi-conducteurs européen de pointe
- Adoption d’une loi européenne sur les semi-conducteurs pour promouvoir un écosystème européen de puces de pointe
- Proposition d’une loi européenne sur la résilience cybernétique pour établir des normes de cybersécurité communes pour les produits et construire un système de communication mondial sécurisé par satellite
- Plan d’action pour une transformation numérique accélérée dans le secteur de l’énergie pour garantir la transition vers les énergies renouvelables, la mobilité connectée, les bâtiments intelligents et un système énergétique plus intégré avec les consommateurs au cœur de celui-ci
- Mesures pour faciliter et promouvoir les compétences numériques dans les écoles et l’enseignement supérieur
- Création d’un « bouclier cyber » européen pour mieux détecter les attaques en amont, comprenant la construction de SoC utilisant des supercalculateurs et l’IA pour détecter les comportements malveillants, une réserve cyber européenne composée de professionnels volontaires et un centre de formation cyber pour répondre à la pénurie de main d’œuvre dans le secteur.
Corinne Meynier est une personne passionnée par l’entrepreneuriat et la technologie. Elle a co-fondé Kabia en 2005, une entreprise proposant des services à haute valeur ajoutée axés sur les réseaux, la sécurité, l’hébergement internet à très haute disponibilité, le Cloud computing régional PACA et des solutions de mise en réseau et sécurité pour systèmes d’informations.
Elle prête sa voix au podcast Sweet-Cloud
https://podcasters.spotify.com/pod/show/sweet-cloud
En plus de son rôle de co-fondatrice chez Kabia, Corinne Meynier est également engagée dans différentes organisations. Elle est membre du conseil d’administration d’EuroCloud depuis novembre 2022, une organisation qui promeut l’adoption du Cloud computing en Europe et elle est également présidente de Cloud-PACA, une association qui a pour objectif de faire connaître tous les talents de l’IT sur la région sud de la France.
Corinne Meynier partage ses connaissances et son expérience à travers son podcast, Sweet-cloud, qui a pour but de donner des clés simples pour comprendre le monde numérique que nous utilisons chaque jour. Elle est une entrepreneuse passionnée qui croit en l’importance de l’humain au centre de la technologie.